Arthur de Bretagne

comte de Richemont (1393 - 1458 )
Armoiries dessinées par José d’hermine au lambel à trois pendants de gueules chargé de neuf lionceaux d’or. Armoiries dessinées par José
Le désastre d'Azincourt, octobre 1415, dans lequel Richemont est fait prisonnier marque le jeune homme de 22 ans. Il voue une admiration pour le vainqueur, Henri V. A l'opposé de la France, l'Angleterre était bien administrée, il y régnait un esprit de conquête.
De plus un lien de famille étroit unissait Richemont à la cour d'Angleterre puisque sa mère avait épousé en secondes noces le père de Henri V.

Pour expliquer la présence des léopards, animaux caractéristiques des Plantagenet, dans ses armoiries, rappelons que le fils du duc de Bretagne est aussi titulaire de l'honneur de Richemont. Il bénéficie  des revenus du comté de Richemont ( Angleterre ). Cet avantage avait été octroyé par Guillaume le Conquérant à son compagnon le duc de Bretagne qui l'avait accompagné pendant la conquête de l'Angleterre en 1066. Cet avantage était généralement renouvelé mais restait toujours attribué au bon vouloir du roi d'Angleterre.

Le roi d'Angleterre Henri IV, déçu par l'attitude de Jean V duc de Bretagne qui soutenait le roi de France, avait confisqué l'honneur de Richemont. Jean V envoya à Londres une ambassade conduite par le sire de Chateaugiron pour traiter cette affaire. Le conseil du roi répondit qu'il accédait favorablement à cette demande à condition que le duc de Bretagne ferait alliance avec le roi d'Angleterre. Le duc signa le traité d'alliance et fit hommage comme il était exigé. Le jeune Arthur de Bretagne se vit rétablir comte de Richement. Nous pensons que l'une des conditions imposées était de faire figurer les léopards d'Angleterre sur le lambel qui brise les armes de Bretagne.

Pendant les trente ans durant lesquels il est seigneur de Parthenay,  Arthur de Richemont gardera les mêmes armoiries. En septembre 1457 ( un an avant sa mort ) il hérite du duché de Bretagne et portera les armoiries de la Bretagne: d'hermine plain.



 Sur les recommandations de Yolande d'Aragon, Arthur de Richemont, est fait connétable de France par Charles VII en 1425. Mais très vite il tombe en disgrâce puisque le roi est sous l'influence de Georges de la Trémoille. Arthur de Richemont, contre l'avis du roi, rejoindra l'armée de Jeanne d'Arc et contribuera au succès des plus grandes batailles après la libération d'Orléans.


vitrail, détail, église Saint-Ronan de Locronan - Finistère


On retrouve à Parthenay la trace des armoiries de Richement dans le prieuré augustinien de La Madeleine ou de la Maison-Dieu fondé à l’initiative de Guillaume IV de Parthenay peu après son retour de Compostelle en 1169. On y voit un ange tenant un écu aux armes d’Arthur de Richemont.

    
Écusson aux armes de Arthur de Richemont. Prieuré Sainte-Madeleine de la Maison Dieu, Châtillon-sur-Thouet. Sources Mattéo Ferrari, Armma.

L’ange aux armes d’Arthur de Richemont est suivi par un autre, dont l’image est presque illisible. Il tient un écusson parti, également très abîmé. L’armoirie peut être identifiée avec celle de Catherine de Luxembourg († 1492). Elle fut la troisième femme d’Arthur de Richemont, qu’elle épousa le 2 juillet 1445. Elle partit ainsi les armes du mari ( à dextre ) avec celles de son père ( à senestre ) qui portait d’argent au lion de gueules à la queue fourchée passée en sautoir, armé, lampassé et couronné d’or.

La bataille de Formigny est une bataille de la guerre de Cent Ans qui s’est déroulée le 15 avril 1450 à Formigny en Normandie entre les Anglais, les Français et les Bretons. Elle se solde par une victoire décisive du royaume de France. Elle met également un terme aux ambitions de la couronne d'Angleterre sur la Normandie.

Avant la bataille: rencontre d'Arthur de Richemont et de Charles de Bourbon.
 Dessin de Graham Turner

pendant la bataille , enluminure attribuée à Philippe de Mazerolles,
extraite des Chroniques de Charles VII de Jean Chartier

      
Ecu penché, d'hermine brisé d'un lambel à trois pendants chargés de trois léopards chacun,
timbré d'un heaume à lambrequins cimé d'un lion couronné entre deux cornes herminées,
et supporté par deux sangliers couronnés ( Martine Fabre: Héraldique médiévale bretonne).

Le lion du cimier symbolise la maison de Montfort dont est issu Arthur de Richemont. Dans la guerre de succession de la Bretagne, c'est le parti de Montfort ( avec à sa tête Jeanne de Flandres) qui l'a emporté sur les partisans de Charles de Blois, représenté par Jeanne de Penthièvre.
José Dailly