La Hire
( 1390 - 1443 ). Étienne de Vignolles est un homme d’armes au service du connétable d’Armagnac. Il combat contre les Bourguignons et se rallie au Dauphin.
Étienne de Vignolles, plus connu sous son surnom de "La Hire", se rallie au dauphin en 1418, se joignant à Poton de Xaintrailles dont il deviendra presque inséparable. Leur premier exploit commun se situe à la défense de Crépy, en 1419, puis ils se signalent à la prise du château de Coucy, la puissante forteresse du duc d'Orléans.
La Hire est blessé à Baugé, en 1421, non pas à la bataille mais par la chute d'une cheminée dans une auberge. Il restera boiteux.
Après plusieurs combats dans le Laonnois, il s’installa dans le Barrois et devint capitaine de Château-Thierry. Aux côtés de son compagnon Xaintrailles, on le vit sur de nombreux champs de bataille contre les Anglais. Capitaine de Vendôme, écuyer du roi, Lahire se distingua notamment lors de la délivrance de Montargis avec Dunois, le bâtard d’Orléans, lors de leur fameuse « rescousse » (1427). Elle valut à notre Gascon le titre de « prince d’honneur de la ville ».Deux ans plus tard, c’est la rencontre avec Jeanne d’Arc dont il devint l’un des compagnons fidèles dans la marche vers le sacre de Charles VII à Reims, passant notamment par les victoires de Jargeau, Beaugency et Patay. Etienne de Vignolles et Poton de Saintrail assisteront tous les deux au sacre de Charles VII.
Lahire est fait bailli du Vermandois, capitaine général de Normandie, comte de Longueville et d’Évreux. Il aurait peut-être été le seul à avoir tenté de délivrer la Pucelle emprisonnée.
Après la capture de Jeanne d’Arc, La Hire s’approche de Rouen en 1431 pour tenter de délivrer l’héroïne, mais tombe lui-même aux mains des Anglais et se retrouve prisonnier. Ayant réussi à s’échapper l’année suivante du donjon de Dourdan, il reprend la guerre en Artois, en Île-de-France et en Picardie, remporte notamment une victoire à Gerberoy (1435), mais multiplie aussi les actes de cruauté et les pillages, notamment à la tête de sa troupe d'Écorcheurs.
Son surnom de La Hire n'est pas expliqué. Il était courant que les hommes d'armes portent un surnom qui pouvait provenir d'une caractéristique physique, d'un défaut caractéristique ou d'un nom de lieu. L'explication la plus répandue est que La Hire viendrait du caractère supposé coléreux (l'ire en ancien français) d'Etienne de Vignolle. Nous préférons l'explication liée au verbe "hier". Il existe un verbe, en moyen français, hier, qui signifie frapper avec un maillet, ou plus précisément avec une hie, la hie étant l’outil des paveurs, une masse de bois ou de fer qui sert à enfoncer des pilotis ou des pierres dans le sol. Par métonymie, la hie peut également signifier le coup que l’on porte, idem pour le verbe hier, qui signifie frapper d’un grand coup.
Armoiries parlantes:
Les armoiries d'Etienne de Vignolles sont un exemple d'armoiries parlantes. les meubles de l'écu, trois grappes de vigne, sont bien sûr une référence au nom de Vignolles.
De toutes les places que Charles VI possédait dans le nord de la France, au début du xve siècle, Guise était l’une des rares qui ne soient pas tombées aux mains du duc de Bourgogne. Depuis l’année 1410, René d’Anjou, duc de Lorraine, comte de Guise qu’il tient par droit héréditaire, a nommé Jean de Proisy, valeureux et fidèle serviteur, gouverneur de la ville. Peut-être ne lui déplaisait-il pas, en outre, de placer un capitaine à la ferme loyauté dans une ville située au cœur des territoires réputés ennemis. Vers 1417, sous la direction de deux chevaliers : Etienne de Vignoles, et Poton de Xaintrailles ou Saintrailles ou Saincte-Treille, la contrée de Guise devint le centre d’une vigoureuse résistance aux continuelles attaques des Bourguignons et des Anglais.
Etienne de Vignolle et la florette
Pour subvenir à la solde de leurs hommes d’armes et aux nécessités de leurs luttes, Etienne de Vignoles, Poton de Xaintrailles et le gouverneur Jean de Proisy établissent à Guise un atelier monétaire . A cette époque un certain nombre d’ateliers sont ouverts par des chefs militaires, plus sans doute pour payer leurs troupes que pour s’enrichir aux dépens du roi. La plupart de ces nouveaux ateliers se trouvent près des zones d’opérations militaires et des « frontières » entre les différentes parties du royaume. C'est avec les mêmes objectifs que quelques années plus tard , Arthur de Richemont, seigneur de Parthenay ouvrira un atelier monétaire et fera frapper, à Parthenay, la monnaie de Charles VII : la florette de 1427 à 1431.
Dans la deuxième moitié du XIV e siècle, les cartes à jouer font leur apparition en France; les emblèmes adoptés sont le trèfle, le pique, le carreau et le cœur. La Hire passera à la postérité comme valet de cœur de ces jeux.
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José Dailly