L'église de Mazières en Gâtine
L'église possède un décor héraldique que l'on trouve d'une part sur la litre funéraire qui entoure le choeur de l'église et d'autre part sur les vitraux. Une étude détaillée du décor héraldique a été réalisée par Serge Pacaud. Avec son accord nous en reprenons les principales observations.
1 La Litre funéraire
un aveu de 1547 détaille la seigneurie de Pressigny et porte en terme précis le droit de patronage des églises de Mazières, Verruyes, Vouhé et Saint Christophe sur Roc. La famille Viault, ayant acquis le seigneurie de Pressigny en 1672, a le droit de sépulture dans le choeur de l'église et le droit de litre.La litre a été redécouverte au cours de l'année 1879 par le curé Proton: elle était dissimulée sous une couche de badigeon. Nous y distinguons trois périodes de réalisation.
La litre d'origine a été dessinée entre 1726 et 1730, date de décès des enfants de Réné Marie Viault et de Anne Claude Aymer. La litre est représentée par un décor de couleur représentant un entrelacs de feuillages , l'ensemble est d'une belle composition fine et élégante.



Quelques années plus tard, la famille Viault fera rajouter au cours de l'année 1742 les armoiries de la famille des Francs. Ce même motif d'armoiries sera dessiné de façon symétrique de chaque côté du choeur au dessus de la litre déjà existante. Le style en sera moins fin, le dessin masquant le décor initial.


La Famille Viault du Breuillac était alliée à de nombreuses familles nobles de Gâtine comme Landerneau de la Caillerie, Thibaut de la Carte ou Aymer de la Chevalerie. En 1587, Jacques Viault (1534-1599) seigneur de la Grange fut le premier de la lignée à s'intituler seigneur du Petit Chêne. Il avait épousé le 25 juillet 1568 damoiselle Marguerite Aymer, fille de René Aymer

Louis Viault Sgr de Breuillac et son épouse Françoise des Francs de Cherveux construisent au début du XVIII° siècle le château du Petit Chêne à Mazières.
Deux autres armoiries seront ajoutées sur la litre existante au cours des années 1883-1885, probablement au moment du baptême des cloches et du clocher. Il s'agit des armoiries de l'évêque de Poitiers, venu à Mazières procéder à la bénédiction des cloches, et de celles du pape Léon XII que l'on a voulu honorer mais qui n'est pas venu !



Sa devise « CONTRA SPEM IN SPEM » est tirée de l’épître de St-Paul aux Romains . Elle signifie : Espérant contre toute espérance. On peut ainsi étoffer la signification de cette devise : « Plutôt que d’être dans un vain espoir païen, je me place dans l’Espérance chrétienne à qui rien n’est impossible ».
Ces mêmes armoiries sont également présentes sur une verrière de l'église Saint Médard de Thouars:


Le pape Léon XIII a publié l'encyclique "Rerum Novarum" sur le travail et la politique sociale.
On retrouve les armoiries du pape Léon XIII sur les verrières de diverses églises ( ci-dessous à Dax ) et bien sûr au Vatican (salle du musée ).

2 Les vitraux.

La famille de Quatrebarbes, d'ancienne chevalerie angevine, originaire du Poitou, prouve sa noblesse depuis 1218. Les armoiries de Foulques de Quatrebarbes sont représentées (pour l'année 1218) dans la salle des Croisades du Musée de Versailles. Famille de noblesse d'épée, elle compte parmi ses membres des chevaliers, des hommes d'armes et des militaires qui prirent part aux guerres contre les Anglais pendant la guerre de Cent-Ans.
Le comte Charles Xavier de Quatrebarbes est le parrain de la première cloche en 1883. Il est le propriétaire de la Grande Roulière à Mazières.

Elle est l'épouse de Charles Xavier de Quatrebarbes.
La famille de la Sayette possède toujours et ce depuis 7 siècles le château de la Sayette situé à Vasles. Les armoiries de la Sayette sont un exemple d'armoiries "parlantes"





Pie IX est le pape qui a proclamé le dogme de l'immaculée conception. C'est pendant son pontificat que s'est faite la reconstruction de l'église de Mazières en Gâtine.

Sa devise « Tuus sum ego » est dédiée à la Vierge au Pilier de Chartres ».
Voulant restaurer le prestige de l’Église mise à mal en 1789 et la défendre de ses ennemis, Louis-Edouard Pie entre en lutte sur le plan politique contre les républicains, les démocrates et les libéraux et sur le plan religieux contre les protestants, les jansénistes et les gallicans, entre autres. Monarchiste déclaré souhaitant le retour du comte de Chambord, héritier de la branche aînée des Bourbons, il apparaît malgré tout, et de manière surprenante, comme l’un des fondateurs du catholicisme social
Ces mêmes armoiries se retrouvent sur de nombreux vitraux:


