Moysen
La famille MOYSEN était installée en Gâtine depuis au moins le 31 août 1419, date du traité de paix générale entre le seigneur de Parthenay et Charles VII, dauphin régent, concernant aussi Louis MOYSEN et 19 autres gentilshommes, leur permettant de rentrer de nouveau en possession de tous les biens qui leur avaient été confisqués par le roi.
Issue probablement de la noblesse de robe, les MOYSEN avaient pris l’habitude de partager leur vie entre le château de La Guyonnière, en la paroisse de Beaulieu sous Parthenay, et leurs maisons de Parthenay. On y retrouve Pierre MOYSEN, écuyer, seigneur de La Guyonnière, qui naquit dans le château de ses ancêtres vers 1545. Très ami du Jacques du FOUILLOUX, né à Parthenay en 1519, il partageait avec lui sa passion pour la chasse. Jacques du FOUILLOUX était en effet très apprécié par le roi Charles IX qui l’avait nommé, au début des années 1560, à la garde de ses chasses dans les forêts et bois du Poitou. Ce grand veneur avait choisi Pierre MOYSEN pour être son lieutenant général pour le seconder dans sa charge. Jacques du FOUILLOUX, qui porte le nom de sa seigneurie de Gâtine (Saint-Martin du Fouilloux), est l’auteur d’un formidable traité de vénerie maintes fois réédité. Il légua par testament tous ses filets de chasse à Pierre MOYSEN.
Comme beaucoup de familles nobles de la fin du XVIème siècle, Pierre MOYSEN embrassa la religion protestante autrement appelée Religion Prétendue Réformée. Il fit plusieurs incursions à cheval dans Parthenay, avec ses coreligionnaires, l’épée à la main, pour terrifier les catholiques de la ville : c’est Denis GÉNÉROUX qui nous en fait part, dans le journal que ce notaire de la ville de Parthenay écrivit chaque jour sur les évènements auxquels il assistait ou dont on lui parlait. Pierre MOYSEN fit du reste remanier son château à cette époque, y faisant bâtir un pont levis, pour accueillir et protéger les protestants qu’il y hébergeait. Les armes de la famille MOYSEN sont sculptées dans le granit du manteau de la cheminée monumentale qu’on peut y admirer.
Il fut marié 3 fois et eut deux filles de son premier mariage, et un fils du second. C’est chez ce dernier qu’il se réfugia en 1610, au château de L’Augerie (Rouillé, Vienne), alors que ruiné par les guerres de religion qui l’opposèrent aux catholiques, il dut vendre tous ses biens. Il partit avec quelques objets, accompagné de son fils bâtard, Jacques de LA GUYONNIÈRE. Il était en effet coutume en Poitou que les enfants nés hors mariage, de père noble et reconnus par ce dernier, prennent comme patronyme le nom de la seigneurie de leur père. Il mourut entouré de l’affection de ses deux fils, légitime et illégitime, qui formaient une famille très soudée autour de lui.